On peut raconter des histoires pour bercer et endormir.... Personnellement, j'aime bien raconter des histoires qui réveillent, ou du moins qui apportent un nouvel éclairage sur la vie, à des moments particuliers de confusion. Lorsque le changement s'impose, il suffit juste parfois de trouver un sens nouveau à son vécu, et voir alors de nouvelles perspectives, là où tout semblait insoluble et immuable. le conte, tout comme celui que je partage avec vous aujourd'hui, utilise le langage de l'inconscient au travers de symboles, de métaphores, d'archétypes millénaires et de mythes. Ce qui explique son intemporalité et l'accessibilité à la compréhension des petits comme des grands (enfants).
Avoir de la chance ou de la malchance est très souvent une vision subjective que l'on porte sur la vie, sur sa vie et celles des autres. Un regard qui se fige ou décide d'élargir son champ de vision, une façon de voir la bouteille à moitié pleine ou à moitié vide.
NB: Les métaphores, histoires, contes, anecdotes sont de précieux outils dans une démarche de connaissance de soi et de changement comme le coaching, et plus particulièrement encore dans l'hypnose thérapeutique, voie royale de l'inconscient.
Mais place à l'histoire...
Dans un village, un homme très pauvre possédait un cheval d'une rare beauté. Il était si magnifique que tous les riches marchands et puissants seigneurs de passage se proposaient de lui acheter dès qu'ils l'apercevaient. Mais le vieil homme refusait toujours. Cet animal est pour moi comme un ami, disait-il. Vendriez-vous un ami ?
Mais un beau matin, le vieillard découvrit que sonc cheval avait disparu. Les villageois, goguenards, lui dirent tous : On te l'avait bien dit ! Tu n'avais qu'à le vendre quand on te le proposait. Maintenant, on te l'a volé... Quelle malchance! À toutes ces lamentations et railleries le vieil homme apportait invariablement la même réponse : chance ou malchance, qui peut le dire ? Les moqueries reprenaient alors de plus belle.
Mais 15 jours plus tard, le cheval revint avec une horde de chevaux sauvages. S'étant échappé, il avait séduit quelques belles juments et rentrait maintenant avec le reste de la horde. Quelle chance ! dirent les villageois. Mais le vieillard ne montrait aucun enthousiasme débordant, conservant son habituelle bonne humeur : chance ou malchance, qui peut le dire ? Ses voisins ne pouvaient s'empêcher d'y voir ici une ingratitude devant la bonne forturne apportée par les dieux..
Le vieil homme et son fils voulurent dresser les chevaux pour les vendre ensuite aux riches du Royaume. Mais quelques semaines plus tard, le fils chuta d'un hongre et se brisa la jambe. Selon le guérisseur du village, il en garderait pour la vie une légère claudication. Ses amis le plaignirent alors de plus belle. Quelle malchance ! Sans ton fils, tu ne pourras dresser les chevaux pour les vendre ! Toi qui est si pauvre... À son habitude, le vieil homme répondit alors : chance ou malchance , qui peut le dire ?
Seulement trois jours après la blessure, les soldats du roi prirent position dans le village et enrôlèrent de force tous les jeunes. Ils partaient pour une campagne lointaine, au-delà des montagnes qui bouchent l'horizon, faire la guerre à un autre peuple. Tous durent suivre la troupe sauf le fils qui ne pouvait marcher avec sa jambe brisée. Pleurant de désespoir, tous les villageois prirent le vieil homme à parti : ton fils reste avec toi alors que les nôtres vont certainement mourir à la guerre. On peut dire que la chance te sourit à toi qui garde ton fils unique !
Vous savez ce que le vieillard a répondu. Chance ou malchance...
Conte de sagesse taoïste